La venue des documents en France remit en mémoire les legs en déshérence, en particulier ceux destinés aux soldats et officiers, devenus de vieilles gens qu’il serait temps et opportun d’honorer, de même que les régions qui furent dévastées.
L’Assemblée législative vota un crédit extraordinaire de huit millions : la moitié pour clore les legs aux particuliers ou à leurs descendants à hauteur de 95 %, l’autre pour honorer les legs collectifs. Quatre millions furent donc répartis entre les anciennes zones de combat, soit vingt-six départements et les deux villes citées dans le testament (Brienne et Méry), et entre les soldats, quelques milliers de vétérans des guerres de la Révolution et de l’Empire. Sous l’égide de la Chancellerie de la Légion d’honneur pour les Français, le quai d’Orsay pour les étrangers,
la grande machine administrative fut mise en branle pour recenser les anciens combattants, étudier leurs dossiers, vérifier leur carrière et leur grade, et sélectionner les plus pauvres parmi les plus méritants. Ces archives ayant brûlé en 1871, on estime que 7 500 soldats et officiers, ou leurs veuves et héritiers, ont touché en moyenne entre 100 et 500 francs, les montants augmentant avec les échelons militaires, l’appartenance à la Garde ou la présence à l’île d’Elbe. Le travail de recensement des vétérans constitua la base de l’attribution de la médaille de Sainte-Hélène décernée à tous les soldats survivants de l’armée française entre 1792 et 1815. En 1860, quarante ans après sa rédaction, la succession de Napoléon fut déclarée close. Une durée anormalement longue pour un héritage, fût-il celui d’un empereur en exil. Napoléon III, détenteur à titre privé, déposa l’ensemble des pièces (excepté le 7e codicille dont l’original avait disparu) aux Archives impériales. Les feuilles couvertes d’une écriture serrée et appliquée entraient dans l’histoire. Depuis lors, l’armoire de fer, où sont conservés des documents emblématiques du patrimoine de la nation, en est son écrin.
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RépondreSupprimerLa venue des documents en France remit en mémoire les legs en déshérence, en particulier ceux destinés aux soldats et officiers, devenus de vieilles gens qu’il serait temps et opportun d’honorer, de même que les régions qui furent dévastées.
L’Assemblée législative vota un crédit extraordinaire de huit millions : la moitié pour clore les legs aux particuliers ou à leurs descendants à hauteur de 95 %, l’autre pour honorer les legs collectifs. Quatre millions furent donc répartis entre les anciennes zones de combat, soit vingt-six départements et les deux villes citées dans le testament (Brienne et Méry), et entre les soldats, quelques milliers de vétérans des guerres de la Révolution et de l’Empire. Sous l’égide de la Chancellerie de la Légion d’honneur pour les Français, le quai d’Orsay pour les étrangers,
RépondreSupprimerla grande machine administrative fut mise en branle pour recenser les anciens combattants, étudier leurs dossiers, vérifier leur carrière et leur grade, et sélectionner les plus pauvres parmi les plus méritants. Ces archives ayant brûlé en 1871, on estime que 7 500 soldats et officiers, ou leurs veuves et héritiers, ont touché en moyenne entre 100 et 500 francs, les montants augmentant avec les échelons militaires, l’appartenance à la Garde ou la présence à l’île d’Elbe. Le travail de recensement des vétérans constitua la base de l’attribution de la médaille de Sainte-Hélène décernée à tous les soldats survivants de l’armée française entre 1792 et 1815.
RépondreSupprimerEn 1860, quarante ans après sa rédaction, la succession de Napoléon fut déclarée close. Une durée anormalement longue pour un héritage, fût-il celui d’un empereur en exil. Napoléon III, détenteur à titre privé, déposa l’ensemble des pièces (excepté le 7e codicille dont l’original avait disparu) aux Archives impériales. Les feuilles couvertes d’une écriture serrée et appliquée entraient dans l’histoire. Depuis lors, l’armoire de fer, où sont conservés des documents emblématiques du patrimoine de la nation, en est son écrin.