Victor Hugo évoquera cette journée dans Les Rayons et les Ombres : Ciel glacé ! soleil pur ! Oh ! brille dans l’histoire ! Du funèbre triomphe, impérial flambeau ! Que le peuple à jamais te garde en sa mémoire Jour beau comme la gloire, froid comme le tombeau. Avec le sarcophage impérial, transporté sur un char long de 30 mètres et haut de 10, orné de 14 statues représentant les victoires les plus éclatantes de l'Empire & tiré par 16 chevaux, passe l’époque la plus haute peut-être de l’Histoire. Que de sang, que de larmes, mais que de grandeur ! 20 ans durant, la France fût maîtresse de la terre, dans un tumulte d’orgueil que Rome même ne connut pas.
A présent gouvernée par un régime prospère, la France est une Nation “qui s’ennuie” selon le mot de Lamartine. C’est à cette “Grande Nation” que le peuple pense, secoué dans la moelle et les os. Les deuils avaient passé, on oubliait le despotisme pour ne voir que la gloire. Célébrée par les auteurs romantiques en mal d’épopées, l’aventure impériale sort de l’Histoire pour devenir une Légende. Il n’y avait pas de lèvres qui ne tremblât aux noms d’Arcole, de la Bataille des Pyramides, d’Austerlitz, d’Iéna, de Friedland, de Wagram. Ainsi une fois encore Napoléon revenait sans craindre, comme en 1815 de Waterloo. Il était invincible parce qu’il était mort.
“A bas les traîtres de 1815” gronde maintenant l’opinion.
Quand on aperçoit le Général Bertrand (1773 - 1844), compagnon d’exil de Napoléon dans sa dernière demeure, marcher près du char, tête courbée et égaré par ses souvenirs, la foule s’écrie, le payant d’un coup des années de Sainte-Hélène
“Vive la fidélité !”
Le cortège passe alors sous l'arc de triomphe de l'Étoile, descend les Champs Élysées, traverse la place de la Concorde puis se dirige vers les Invalides. Une foule impressionnante s'est massée sur le parcours. En présence du roi Louis-Philippe Ier, de son fils le Prince de Joinville et de toute la famille royale, laquelle entend incarner une royauté populaire, nationale et citoyenne depuis son accession au trône à la faveur d’une Révolution en juillet 1830, l'Eglise du Dôme reçoit dans l'après-midi le cercueil contenant les cendres de l'Empereur.
Victor Hugo évoquera cette journée dans Les Rayons et les Ombres :
RépondreSupprimerCiel glacé ! soleil pur ! Oh ! brille dans l’histoire ! Du funèbre triomphe, impérial flambeau ! Que le peuple à jamais te garde en sa mémoire Jour beau comme la gloire, froid comme le tombeau.
Avec le sarcophage impérial, transporté sur un char long de 30 mètres et haut de 10, orné de 14 statues représentant les victoires les plus éclatantes de l'Empire & tiré par 16 chevaux, passe l’époque la plus haute peut-être de l’Histoire. Que de sang, que de larmes, mais que de grandeur ! 20 ans durant, la France fût maîtresse de la terre, dans un tumulte d’orgueil que Rome même ne connut pas.
A présent gouvernée par un régime prospère, la France est une Nation “qui s’ennuie” selon le mot de Lamartine. C’est à cette “Grande Nation” que le peuple pense, secoué dans la moelle et les os. Les deuils avaient passé, on oubliait le despotisme pour ne voir que la gloire. Célébrée par les auteurs romantiques en mal d’épopées, l’aventure impériale sort de l’Histoire pour devenir une Légende. Il n’y avait pas de lèvres qui ne tremblât aux noms d’Arcole, de la Bataille des Pyramides, d’Austerlitz, d’Iéna, de Friedland, de Wagram. Ainsi une fois encore Napoléon revenait sans craindre, comme en 1815 de Waterloo. Il était invincible parce qu’il était mort.
“A bas les traîtres de 1815” gronde maintenant l’opinion.
RépondreSupprimerQuand on aperçoit le Général Bertrand (1773 - 1844), compagnon d’exil de Napoléon dans sa dernière demeure, marcher près du char, tête courbée et égaré par ses souvenirs, la foule s’écrie, le payant d’un coup des années de Sainte-Hélène
“Vive la fidélité !”
Le cortège passe alors sous l'arc de triomphe de l'Étoile, descend les Champs Élysées, traverse la place de la Concorde puis se dirige vers les Invalides. Une foule impressionnante s'est massée sur le parcours. En présence du roi Louis-Philippe Ier, de son fils le Prince de Joinville et de toute la famille royale, laquelle entend incarner une royauté populaire, nationale et citoyenne depuis son accession au trône à la faveur d’une Révolution en juillet 1830, l'Eglise du Dôme reçoit dans l'après-midi le cercueil contenant les cendres de l'Empereur.