vendredi 9 août 2024

2024-2023 - Pictogramme Chabanais*

Composition d'après mes dessins*
2023 - Pictogramme Chabanais*

3 commentaires:

  1. Paris, arrêtons-nous rue Chabanais. Au numéro 12 de la rue. Il est le seul bâtiment de la rue construit au XIXe siècle, en 1820. À proximité du jardin du Palais-Royal, qui pourrait un instant songer que cette adresse fut un haut-lieu de la luxure poussée à son paroxysme ? Personne.

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  2. Oublions l’image de cette façade discrète, de ces huit étages de bureaux coincés entre deux restaurants. Remontons alors 143 ans en arrière, en 1877. Alexandrine Jouannet, dite Kelly, alias Fatma, ou encore Madame Darcourt, y investit les lieux. Elle voulait que le Tout-Paris scande : « le 12, rue Chabanais, lieu de tous les plaisirs ». Le Chabanais fut d’abord une maison orientaliste, très en vogue à la fin du XIXe siècle. À bien écouter Nicole Canet, véritable historienne de l’érotisme, passionnée de l’image et auteure du livre, Le Chabanais ; Paris était la ville de la fantaisie en Europe. Le Chabanais en était la parfaite illustration. Chacune des trente pièces du lieu était décorée selon un thème différent. Lumières, ameublement, rien ne fut laissé au hasard. Ainsi, vous pouviez vous retrouver dans la chambre médiévale, hindoue, Napoléon III ou encore Louis XIV… ambiance feutrée et rococo était proposée afin de satisfaire les plus indicibles caprices.

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  3. Le prince de Galles avait fait de cette maison close, son lieu favori. Il avait investi la chambre indienne, située au 5e étage de la bâtisse. Une multitude de miroirs, du sol au plafond, ornait les murs de la pièce. Le futur roi Édouard VII se prélassait de longues heures dans une baignoire en cuivre remplie de champagne, décorée d’une figure de proue en forme de sirène. En 1890, le prince de Galles fit construire un appareil pour faciliter ses ébats sexuels : un fauteuil à deux étages, avec de longues poignées lui permettant de descendre sur ses partenaires. Après sa mort en 1910, le fauteuil fut exposé et montré la journée lors des premières visites guidées de 1920 et ce, pendant que les courtisanes dormaient.

    À 100 francs la passe et 200 pour la nuit entière, le Chabanais était réservé à l’élite. Ainsi, l’on pouvait aisément apercevoir une fille de joie au bras de Toulouse Lautrec, croiser Guy de Maupassant sortant de la chambre japonaise. Hommes politiques, diplomates, artistes : chacun d’entre eux voulait goûter aux charmes mystérieux des courtisanes du Chabanais. Toujours dans un souci de discrétion et de bienséance, les clients étaient accueillis au rez-de-chaussée, dans une grotte en pierre artificielle. À l’entrée de la maison était inscrit : « Welcome to the Chabanais, the house of all nations ».

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