Début novembre 1918, le rapport de force était en faveur des armées alliées et la fin de la guerre était proche : la Bulgarie et l’Autriche avaient capitulé et le 2 octobre, Ludendorff avait déclaré au gouvernement allemand que l’armée était à bout de force et qu’un armistice s’imposait. La campagne de France, au cours de laquelle les pertes humaines furent particulièrement sévères de part et d’autre, se déroulait avec succès depuis le mois de juillet 1918 et les Allemands reculaient sur tous les fronts. L’ultime opération de la guerre allait se dérouler entre Charleville-Mézières et Sedan par un franchissement de la Meuse destiné à montrer la détermination de la France et à contraindre les Allemands à signer l’Armistice.
Mai 1918 L’attaque Donc, le 26 mai, à 17 heures, le général Duchêne alerte la 6e Armée. A 19 heures, les dispositions de combat sont prises partout. A partir de 20 heures, l’artillerie des divisions, renforcée par tous les moyens disponibles, exécute les tirs de harcèlement et d’interdiction prévus par le plan de défense; elle inonde de projectiles les voies d’accès et les points de passage obligatoires de l’arrière ennemi. A la nuit tombante, des détachements allemands cherchent à jeter des ponts sur l’Ailette. Pris immédiatement à partie par nos mitrailleuses, ils doivent renoncer à leur projet.
Le 27 mai, à 1 heure du matin, l’artillerie allemande déclenche un tir d'une extrême violence sur tout le terrain compris entre nos premières lignes et nos batteries, en même temps que son artillerie lourde exécute un tir d’interdiction très puissant sur nos arrières. Quatre mille pièces de tous calibres hurlent en même temps, devant lesquelles les 1030 canons, que nous avons pu à grand peine réunir, se révèlent bientôt insuffisants, malgré l’héroïsme du personnel. L'air est empesté de gaz toxiques ; l’ennemi fait surtout usage d’obus à ypérite. Nos batteries sont annihilées; les petits réduits de la première ligne sont écrasés et nivelés; les mitrailleuses sont détruites.
A 3h30, la fumée s'est à peine dissipée que les défenseurs survivants, hébétés, voient surgir dans le demi-jour l’infanterie allemande. Dès le commencement de la préparation d’artillerie, les régiments de première ligne de l’attaque s’étaient en effet massés en avant de leurs tranchées, avaient franchi l’Ailette au moyen de passerelles de fortune, et étaient venus se rassembler tout près de nos réseaux, dans lesquels, à l’abri du feu de leurs canons, ils s’étaient hâtés de pratiquer des brèches à la cisaille.
Le 28 mai, à 1 heure du matin, la X'e division allemande franchit la Vesle près de Bazoches et pousse vers les bois de Dôle. La Ve division de la Garde franchit la rivière à l’est de Fismes, et marche sur Courville. Débordés sur leurs deux flancs, attaqués de. front par deux divisions, les défenseurs de Fismes se replient vers deux heures du matin. A midi, toute la ligne de la Vesle est perdue; et les Allemands, à qui nous ne pouvons pas encore opposer des forces suffisantes, progressent lentement au sud de la rivière, faisant surtout porter leurs efforts sur les ailes, pour agrandir la trouée. Vaines tentatives, car si nous abandonnons à gauche le plateau de Crouy, les deux pivots de Soissons et de Reims tiennent bon; ce jour-là, l’avance ennemie n’est que de 5 ou 6 kilomètres.
Dans la nuit du 28 au 29, c'est-à-dire à peine quelques heures après le changement de décision du Haut Commandement allemand, devant les progrès réalisés par l'ennemi, il avisait le maréchal Haig de la nécessité où il allait se trouver de retirer quelques divisions françaises du front britannique. Il prescrivait en même temps au général Maistre de rapprocher des quais d'embarquement les 4 divisions de la 10e Armée ; il envoyait à Montmort le général Micheler, avec l'Etat – Major de la 5eArmée, qu'il mettait à la disposition du général Franchet d'Espérey, commandant le G. A. N., pour y prendre le commandement d'un groupe de 6 divisions destinées à tenir solidement la Montagne de Reims; il appelait enfin sur la Marne la division américaine de la réserve générale. Quant à Pétain, faisant sagement la part du feu, il avait déjà ordonné l'organisation d'une ligne de résistance jalonnée par la Crise, les hauteurs du Grand-Rozoy, Arcy-Sainte-Restitue et les mamelons du Tardenois, sur laquelle le 1e Corps d'Armée à gauche et le 210 Corps à droite devaient recueillir et encadrer les 30e et 11e Corps disloqués.
Le 29 mai au matin, les Allemands poursuivent leur offensive avec une nouvelle vigueur. On se bat dans Soissons. Micheler, accouru à Cumières, improvise un front entre Arcy-le-Ponsard et Prunay, et arrête net l'ennemi devant les faubourgs de Reims. Le brave de Maud'huy dispute âprement les abords de la forêt de Villers Cotterets avec les débris du 11e Corps.
Le 30 mai, deux nouvelles divisions allemandes viennent renforcer les colonnes qui poussent vers la Marne: la 103e et la 231e. Le général commandant cette dernière division a donné à ses bataillons l'ordre formel d'atteindre la rivière : « C'est une question d'honneur pour nous, a-t-il écrit le 29, d'atteindre la Marne demain. » La Marne !.. Rivière au nom magique dont les flots calmes roulent tant de souvenirs ..
Le 1e juin, un ordre laconique est lu aux troupes: « Sur le désir de Sa Majesté l'Empereur et de Son Excellence le maréchal Hindenburg, l'offensive sera continuée... »
Offensive des Cent-Jours L’offensive des Cent-Jours est l'appellation principalement utilisée dans les pays anglo-saxons pour désigner l'ultime offensive conduite par les Alliés de la Première Guerre mondiale contre les Empires centraux sur le front de l'Ouest, du 8 août 1918 au 11 novembre 1918.
Bonjour à toutes et tous,
RépondreSupprimerje vous présente…
1918 - Cinquièmes sangs dans les rangs
Début novembre 1918, le rapport de force était en faveur des armées alliées et la fin de la guerre était proche : la Bulgarie et l’Autriche avaient capitulé et le 2 octobre, Ludendorff avait déclaré au gouvernement allemand que l’armée était à bout de force et qu’un armistice s’imposait. La campagne de France, au cours de laquelle les pertes humaines furent particulièrement sévères de part et d’autre, se déroulait avec succès depuis le mois de juillet 1918 et les Allemands reculaient sur tous les fronts. L’ultime opération de la guerre allait se dérouler entre Charleville-Mézières et Sedan par un franchissement de la Meuse destiné à montrer la détermination de la France et à contraindre les Allemands à signer l’Armistice.
RépondreSupprimerMai 1918
RépondreSupprimerL’attaque
Donc, le 26 mai, à 17 heures, le général Duchêne alerte la 6e Armée. A 19 heures, les dispositions de combat sont prises partout. A partir de 20 heures, l’artillerie des divisions, renforcée par tous les moyens disponibles, exécute les tirs de harcèlement et d’interdiction prévus par le plan de défense; elle inonde de projectiles les voies d’accès et les points de passage obligatoires de l’arrière ennemi.
A la nuit tombante, des détachements allemands cherchent à jeter des ponts sur l’Ailette. Pris immédiatement à partie par nos mitrailleuses, ils doivent renoncer à leur projet.
Le 27 mai, à 1 heure du matin, l’artillerie allemande déclenche un tir d'une extrême violence sur tout le terrain compris entre nos premières lignes et nos batteries, en même temps que son artillerie lourde exécute un tir d’interdiction très puissant sur nos arrières.
Quatre mille pièces de tous calibres hurlent en même temps, devant lesquelles les 1030 canons, que nous avons pu à grand peine réunir, se révèlent bientôt insuffisants, malgré l’héroïsme du personnel.
L'air est empesté de gaz toxiques ; l’ennemi fait surtout usage d’obus à ypérite. Nos batteries sont annihilées; les petits réduits de la première ligne sont écrasés et nivelés; les mitrailleuses sont détruites.
A 3h30, la fumée s'est à peine dissipée que les défenseurs survivants, hébétés, voient surgir dans le demi-jour l’infanterie allemande. Dès le commencement de la préparation d’artillerie, les régiments de première ligne de l’attaque s’étaient en effet massés en avant de leurs tranchées, avaient franchi l’Ailette au moyen de passerelles de fortune, et étaient venus se rassembler tout près de nos réseaux, dans lesquels, à l’abri du feu de leurs canons, ils s’étaient hâtés de pratiquer des brèches à la cisaille.
Le 28 mai, à 1 heure du matin, la X'e division allemande franchit la Vesle près de Bazoches et pousse vers les bois de Dôle.
RépondreSupprimerLa Ve division de la Garde franchit la rivière à l’est de Fismes, et marche sur Courville.
Débordés sur leurs deux flancs, attaqués de. front par deux divisions, les défenseurs de Fismes se replient vers deux heures du matin.
A midi, toute la ligne de la Vesle est perdue; et les Allemands, à qui nous ne pouvons pas encore opposer des forces suffisantes, progressent lentement au sud de la rivière, faisant surtout porter leurs efforts sur les ailes, pour agrandir la trouée.
Vaines tentatives, car si nous abandonnons à gauche le plateau de Crouy, les deux pivots de Soissons et de Reims tiennent bon; ce jour-là, l’avance ennemie n’est que de 5 ou 6 kilomètres.
Dans la nuit du 28 au 29, c'est-à-dire à peine quelques heures après le changement de décision du Haut Commandement allemand, devant les progrès réalisés par l'ennemi, il avisait le maréchal Haig de la nécessité où il allait se trouver de retirer quelques divisions françaises du front britannique.
RépondreSupprimerIl prescrivait en même temps au général Maistre de rapprocher des quais d'embarquement les 4 divisions de la 10e Armée ; il envoyait à Montmort le général Micheler, avec l'Etat – Major de la 5eArmée, qu'il mettait à la disposition du général Franchet d'Espérey, commandant le G. A. N., pour y prendre le commandement d'un groupe de 6 divisions destinées à tenir solidement la Montagne de Reims; il appelait enfin sur la Marne la division américaine de la réserve générale.
Quant à Pétain, faisant sagement la part du feu, il avait déjà ordonné l'organisation d'une ligne de résistance jalonnée par la Crise, les hauteurs du Grand-Rozoy, Arcy-Sainte-Restitue et les mamelons du Tardenois, sur laquelle le 1e Corps d'Armée à gauche et le 210 Corps à droite devaient recueillir et encadrer les 30e et 11e Corps disloqués.
Le 29 mai au matin, les Allemands poursuivent leur offensive avec une nouvelle vigueur.
RépondreSupprimerOn se bat dans Soissons. Micheler, accouru à Cumières, improvise un front entre Arcy-le-Ponsard et Prunay, et arrête net l'ennemi devant les faubourgs de Reims. Le brave de Maud'huy dispute âprement les abords de la forêt de Villers Cotterets avec les débris du 11e Corps.
Le 30 mai, deux nouvelles divisions allemandes viennent renforcer les colonnes qui poussent vers la Marne: la 103e et la 231e.
Le général commandant cette dernière division a donné à ses bataillons l'ordre formel d'atteindre la rivière :
« C'est une question d'honneur pour nous, a-t-il écrit le 29, d'atteindre la Marne demain. »
La Marne !.. Rivière au nom magique dont les flots calmes roulent tant de souvenirs ..
Le 1e juin, un ordre laconique est lu aux troupes:
« Sur le désir de Sa Majesté l'Empereur et de Son Excellence le maréchal Hindenburg, l'offensive sera continuée... »
Offensive vers Compiègne
RépondreSupprimerdu 1 au 12 juin 1918
Offensive des Cent-Jours
RépondreSupprimerL’offensive des Cent-Jours est l'appellation principalement utilisée dans les pays anglo-saxons pour désigner l'ultime offensive conduite par les Alliés de la Première Guerre mondiale contre les Empires centraux sur le front de l'Ouest, du 8 août 1918 au 11 novembre 1918.