jeudi 17 septembre 2020

2020 - Charles Camille Saint-Saëns*

Camille Saint-Saëns ami de Camille Flammarion


5 commentaires:

  1. Bonjour à toutes et tous, la suite de l'histoire…
    Durant les années 1870, Saint-Saëns écrit régulièrement dans les journaux, dont la Gazette musicale, et s'engage dans une polémique contre Vincent d'Indy. Parallèlement, alors que la guerre entre l'Allemagne et la France éclate, le compositeur s'engage dans la Garde nationale.

    Puis il s'installe en Angleterre. Il joue à Windsor à deux reprises devant la reine Victoria, qui note dans son journal « il joue magnifiquement à l'orgue. Il a également joué quelques-unes de ses compositions au piano, et il joue et compose magnifiquement ». Il profite de son voyage pour étudier les partitions de Haendel à la bibliothèque de Buckingham Palace. C'est seulement après la fin des troubles politiques que Saint-Saëns retourne en France, et fonde alors en 1871, la Société nationale de musique, dont le but est de favoriser la diffusion des ouvres écrites par les compositeurs français contemporains, dans un contexte de défaite française face à la Prusse. Parmi les fondateurs de cette association, on trouve aussi César Franck, Édouard Lalo, et Gabriel Fauré. On retrouve là l'un des traits de caractère importants de Saint-Saëns : le patriotisme. À l'instar de nombreux artistes et intellectuels de son époque, le patriotisme de Saint-Saëns n'allait pas sans un sentiment de profonde défiance à l'égard de l'étranger, et tout particulièrement des Allemands.

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  2. 1872 est une année noire pour le compositeur : son ouvre lyrique La Princesse jaune est un échec, et sa grand-tante, qui lui avait appris le piano, décède.

    Néanmoins, les années suivantes vont apporter au compositeur leur lot de bonheur. Resté longtemps célibataire, il se marie en 1875 avec Marie-Laure Truffot, alors âgée de 19 ans. Elle est la fille d'un industriel, Rodrigues Philippe Truffot, également maire du Cateau. Mais Saint-Saëns montre peu d'intérêt pour son épouse. Certaines sources prétendent que son mariage était plus une contrainte sociale qu'un réel désir. Sa femme lui donne deux enfants, deux garçons, qui meurent tous deux en 1878, l'un d'une chute et l'autre de maladie. Le couple se déchire et le compositeur se sépare de sa femme.

    En novembre 1875, Saint-Saëns est invité par la Société russe de musique en tournée à Saint-Pétersbourg. Il présente ses ouvres et dirige (avec feu, selon la critique) La Danse macabre. Avec Anton Rubinstein, il joue à deux pianos ses variations sur des thèmes de Beethoven.

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  3. Sur le plan artistique, Saint-Saëns est plus heureux que dans sa vie personnelle. En 1877, il se voit attribuer 100 000 francs par un mécène, Albert Libon, qui meurt la même année. Saint-Saëns crée alors en 1878, à l'église Saint-Sulpice, son Requiem, qu'il dédie à la mémoire de son bienfaiteur ; cette même année, il fait jouer à ses propres frais plusieurs ouvres de Liszt, notamment les poèmes symphoniques, forme qui l'inspire également, puisqu'il est le premier compositeur français à en composer. Dans les années 1870, ce ne sont pas moins de quatre poèmes symphoniques que crée Saint-Saëns : Le rouet d'Omphale (1871), Phaéton (1873), La Danse macabre (1874), La Jeunesse d'Hercule (1877).

    Au début des années 1880, le génie de Saint-Saëns est publiquement reconnu, puisqu'il est élu à l'Académie des beaux-arts en 1881, et est promu officier de la Légion d'honneur en 1884. En 1886, il compose deux ouvres majeures : la Symphonie no 3 avec orgue et le Carnaval des animaux. La symphonie est le symbole du gigantisme en vogue à l'époque (rappelons qu'en 1889 sera construite la Tour Eiffel) : l'introduction d'un orgue dans une symphonie, chose qui n'avait jamais encore été faite, donne à l'ouvre une dimension inédite. Quant au Carnaval des animaux, il s'agit d'un divertissement : alors que Saint-Saëns est en vacances, il cherche à distraire ses amis et sa famille. Comme c'est une pièce légère et satirique (il y parodie notamment un passage de "La Damnation de Faust" de Berlioz, l'aria du Barbiere de Rossini et sa propre Danse macabre), Saint-Saëns interdit la représentation de l'ouvre de son vivant. Seule la partie intitulée Le Cygne est exclue de cette interdiction, et deviendra un « tube » pour violoncelle et piano.

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  4. Saint-Saëns revient à Saint-Pétersbourg en novembre 1887. Il compose et joue Capriccio sur des thèmes populaires russe et danois, dédié à Alexandre III et à l'impératrice, née princesse danoise. Il donne trois concerts, dont un pour la Croix-Rouge et un autre pour la société de bienfaisance française de la ville.

    L'année 1888 marque un tournant dans la vie de Saint-Saëns : il perd sa mère, dont il était très proche. Cette disparition l'affecte profondément. Dès lors, sa vie change : il voyage énormément. L'Algérie et l'Égypte sont des destinations privilégiées, qui l'influencent dans ses orientations musicales : le "Concerto pour piano no 5 est nommé « l'Égyptien ». Il se produit également en Europe, Asie de l'Est, Amérique du Sud et Afrique du Nord.

    Puis le compositeur revient en France, et s'installe à Dieppe, où un musée à son honneur est fondé en 1890. La même année, il publie un recueil de poèmes intitulé Rimes familières, où strophes, sonnets, et poésies diverses se mêlent. Il s'essaye également à l'écriture dramaturgique : il compose La Crampe des écrivains, petite comédie en prose en un acte qu'il dédie à ses amis algérois, et dont la première représentation a lieu au Théâtre municipal d'Alger le 1er mars 1892.

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  5. Suite et fin…
    L'année suivante, la grande tragédienne de l'époque Sarah Bernhardt commande une musique de scène à Saint-Saëns pour la représentation d'Andromaque de Racine. Parallèlement, Saint-Saëns continue d'écrire pour le théâtre : après La Crampe de écrivains, sa comédie Le Roi Apepi est créée au Théâtre municipal de Béziers en août.

    En 1906, il effectue sa première tournée aux États-Unis, donnant de nombreux concerts à Philadelphie, Chicago, et Washington. L'année suivante, il est à nouveau récompensé publiquement, en devenant docteur honoris causa de l'Université d'Oxford.

    En 1908, il compose pour le cinéma pour le film L'Assassinat du duc de Guise. Puis il revient au théâtre et écrit une pièce comique en un acte et en vers, Botriocéphale, créée à Paris.

    En 1913, encore une récompense pour le grand compositeur : il devient Grand-Croix de la Légion d'honneur, distinction suprême.

    Les années qui suivent sont l'occasion de nombreux voyages à travers le monde, notamment aux États-Unis. Il écrit parallèlement de nombreux articles contre la musique allemande et, évidemment, contre la vogue du wagnérisme. Mais il n'est plus apprécié en France comme il l'était au XIXe siècle, car la mode a changé. Face à la richesse de la production allemande (Wagner, bien sûr, mais aussi Schoenberg - le Pierrot lunaire est créé en 1912) mais aussi en comparaison des compositeurs français (Ravel, Daphnis et Chloé, Debussy, L'Après-midi d'un faune), le style classique de Saint-Saëns apparaît dépassé, le témoignage d'un temps révolu. En revanche, dans les pays anglo-saxons, il est considéré comme l'un des meilleurs compositeurs français. Sa tournée de 1915 aux États-Unis remportera ainsi un franc succès.

    L'année de sa mort, en 1921 - il a 86 ans -, il donne un concert au casino de Dieppe pour les 75 ans de ses débuts de pianiste. Il rentre à Alger pour travailler quelques partitions. Le 16 décembre, il meurt, en prononçant, selon la légende, ces mots : « Cette fois, je crois que c'est vraiment la fin. » Son corps est rapatrié à Paris et une cérémonie est organisée à l'église de la Madeleine. Il est enterré au cimetière du Montparnasse.

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