lundi 29 mars 2021

2021 - Napoléon Bonaparte Mélodramatique lassitude*

Dessin réalisé à la mine de plomb*

5 commentaires:

  1. Bonjour à toutes et tous,
    je vous présente…
    Napoléon Bonaparte Mélodramatique lassitude

    Testament de Napoléon

    À la mi-avril 1821, sentant ses forces décliner, Napoléon entreprit la rédaction de son testament. Enfermé « à verrou » avec le comte de Montholon, il lui dicta ses dernières volontés. Le 15, il les recopia afin que le document soit totalement de sa main comme la législation française le recommande en l’absence de notaire.
    Avec une grande application, inhabituelle pour un homme connu pour sa fulgurance d’écriture et sa propension à gommer les lettres, et avec beaucoup de peine pour un homme au corps défaillant, Napoléon remplit cinq grandes pages. Il déclarait tout d’abord, selon la formulation d’usage, son appartenance à la religion catholique dans laquelle il était né, puis venait ce qui reste certainement la phrase la plus citée de ce document : Je désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français que j’ai tant aimé.

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  2. Il louait ensuite son épouse, Marie-Louise, et la priait de veiller sur son fils. Le roi de Rome, alors âgé de dix ans, était devenu duc de Reichstadt depuis qu’il vivait à la cour de son grand-père, l’empereur d’Autriche. Il était l’objet de multiples attentions de la part de son père : geste affectif puisque les maigres biens personnels emportés à Sainte-Hélène ou restés à Paris lui étaient destinés, doublé d’une visée politique. Car sans le nommer héritier d’un empire qui n’existait plus, il lui recommande de ne jamais oublier qu’il est né prince français et d’adopter la devise libérale qu’il déclarait avoir été la sienne tout au long de son règne, Tout pour le peuple français.

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  3. L’aspect politique et polémique était également incarné par un paragraphe, lui-aussi souvent mentionné, qui accablait les Anglais, plus précisément l’oligarchie de ce pays et son « sicaire », c’est-à-dire le gouverneur de l’île Hudson Lowe, de l’avoir assassiné en provoquant une mort prématurée.

    Napoléon signifiait par-là que l’emprisonnement sur un ilot volcanique au bout du monde, sans famille et sans proches à ses côtés, dans une maison battue par les vents et les pluies, avait grandement contribué à altérer sa santé.

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  4. La suite du testament consiste en une liste de légataires financiers. Les compagnons de relégation sont cités en premier, et tous pourvus de sommes dégressives, officiers comme domestiques.

    Fin courtisan et aimable personne, le général Montholon reçut la part du lion, deux millions de francs pour ses soins filiaux. Le maréchal du palais Bertrand, personnification de la fidélité absolue, mais plus cassant et moins présent à Longwood, n’avait que le quart, cinq cent mille francs. Le premier valet de chambre, Marchand, devenu un ami, recevait à peine moins, quatre cent mille francs. Ces trois-là étaient nommés exécuteurs testamentaires. Un trio assez mal assorti, qui toutefois s’attellera à la rude tâche de procéder aux démarches administratives de la succession dès son retour en Europe en août 1821.

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  5. Napoléon recommandait également que les enveloppes contenant ses dernières volontés ne soient ouvertes qu’en Europe.

    Outre les biens personnels qui se résumaient aux maigres pièces mentionnées dans les états, Napoléon octroyait soixante-seize legs d’argent individuels récompensant la fidélité sans tache et la loyauté sans faille, singulièrement dans le temps de sa jeunesse et dans les épreuves et de la chute en 1814 et 1815, pour un total de dix millions. La plupart des légataires recevaient cent mille francs. Les legs collectifs absorbaient la somme la plus importante, deux cents millions attribués aux soldats et officiers de 1792 à 1815, aux blessés de Ligny et Waterloo, aux départements ayant le plus soufferts des invasions étrangères. Toutefois, il introduisit des nuances qui tenaient dans la faisabilité des versements. En effet l’héritage reposait sur quatre sources financières. Chaque pièce du testament était associée à l’un ou l’autre fonds, lui apportant une fiabilité plus ou moins grande. Une seule source présentait une assurance de sûreté : un compte bancaire ouvert auprès de la maison Laffitte (une grande banque de Paris), gonflé en 1815 par des pièces d’or venant des caves des Tuileries. Les trois autres étaient plus hypothétiques : elles consistaient en des sommes d’argent à demander, l’une à l’impératrice Marie-Louise, l’autre à Eugène de Beauharnais à prendre sur le reliquat de la liste civile d’Italie, ainsi qu’à des économies faites sur la liste civile de France restées dans les caisses étatiques et à réclamer à Louis XVIII. Les heureux élus du testament principal et des 3e et 4e codicilles liés aux avoirs Laffitte étaient ainsi plus assurés de toucher leur argent. En revanche, les nommés des autres codicilles et les legs collectifs basés sur les fonds incertains dépendaient du bon vouloir de personnes extérieures, pas forcément enchantées ou capables de contribuer à une telle succession.
    Ainsi, l’exécution des vœux posthumes de l’empereur se heurta tout d’abord au refus du gouvernement de Louis XVIII d’avaliser le document par un notaire français.

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