Les dangers sur le chemin du retour Le Général Hiver
Cette relâche de la Grande Armée associée au froid environnant provoque des désastres. En effet, le froid et tout ce qu'il entraîne constitue désormais l'ennemi majeur de l'armée de Napoléon dans son retour vers la France. Le simple verglas suffit à tuer les chevaux: une fois à terre, il ne leur est plus possible de se relever et de continuer.
De même, les hommes ne prennent pas la peine de faire fondre la neige afin d'abreuver leurs montures ; trop préoccupés par le froid, ils ne pensent qu'à se réchauffer.
Les membres engourdis, n'éprouvant pas la sensation de chaleur des feux de camps, ils s'approchent trop près de ceux-ci au point que certains meurent brûlés.
Tout au long de la Campagne de Russie, les Russes en reculant face à l'armée de Napoléon ont appliqué la politique de la terre brûlée, détruisant sur leur chemin vivres et récoltes avoisinantes.
Le 24 octobre, Koutouzov coupe la route du Sud à la Grande armée, à Maloïaroslavets : elle est forcée de prendre pour la retraite la même voie qu'à l'aller. Elle se trouve vite confrontée au manque de vivres. Des stocks amassés par l'armée sont pris d'assaut par les hommes indisciplinés et affamés, entraînant un gaspillage des ressources alimentaires.
Les chevaux servent aussi de nourriture aux hommes, des groupes d'hommes se forment autour des chevaux le long de la marche, ces chevaux portent les équipements et les provisions jusqu'à leur mort où ils sont dépecés et mangés sur-le-champ, certains hommes tuant même leurs montures dès l'instant où celles-ci commencent à chanceler.
Le harcèlement russe[modifier | modifier le code] S'ajoute à cela la peur des attaques russes ; elles font peser une menace sur les retardataires, les hommes de la Grande Armée égarés étant pris pour cibles et faits prisonniers.
La Bérézina Le 25 novembre, Napoléon à la tête de 50 000 hommes arrive face à la Bérézina. La Grande Armée est alors en mauvaise posture ; les Russes tiennent le seul pont de la région ; la rivière n'étant pas gelée, l'armée de Napoléon commence à être encerclée par trois corps d'armée ennemis. Napoléon, malgré la mauvaise posture dans laquelle il se trouve, reste confiant et refuse de se laisser abattre ; il envoie un détachement d'hommes vers l'aval de la rivière afin d'éloigner l'armée russe d'un endroit favorable à la traversée situé en amont de sa position. Les pontonniers de Napoléon se mettent à l'ouvrage, deux ponts sont rapidement construits, le premier long de 100 mètres et large de 4 est destiné au passage de l'armée, le second plus court et plus solide étant dédié au passage des voitures et marchandises.
La traversée commence le 26 et se poursuit malgré quelques difficultés (quelques réparations sur les ponts et quelques assauts des Russes à repousser) jusqu'au 28 novembre. Le 28 commence une bataille d'artillerie : les obus russes font de nombreuses victimes parmi les soldats à la traîne rassemblés contre les ponts pour la traversée. Les ponts sont détruits par le général Éblé et les pontonniers le 29 novembre, laissant une dizaine de milliers de retardataires aux mains des Russes, dont les soldats de la division Partouneaux.
Une défaite stratégique Le passage de la Bérézina est un succès pour la Grande Armée, qui échappe à l'anéantissement : Napoléon lui-même échappe à la capture. Soucieux de rétablir son prestige, inquiet de la conspiration du général Malet, l'empereur quitte Smorgoni le 5 décembre pour revenir en France, en voiture puis en traîneau. Il a confié le commandement à son beau-frère, le maréchal Murat. Le départ de Napoléon produit un effet déplorable sur la plupart des soldats.
Les débris de la Grande Armée arrivent le 9 décembre à Vilnius, mais ils ne pourront y trouver des quartiers d'hiver. L'approche des cosaques les oblige à repartir, et ils franchissent le Niémen le 13 décembre, sous la protection du maréchal Ney. Arrivé à son tour à Vilnius, le tsar Alexandre proclame une amnistie générale pour les Lituaniens et les Polonais.
Quelques jours plus tard, en signant la convention de Tauroggen avec le général prussien Yorck, la Russie entame la dislocation du système napoléonien : le but de guerre de Napoléon avait été précisément de faire rentrer la Russie dans son système.
Les restes de la Grande Armée à Vilnius, toile de Georg Wilhelm Timm (1820–1895). Parmi les survivants, beaucoup sont mutilés ou trop affaiblis pour porter les armes ; il ne reste qu'une légère ligne de défense pour faire face à l'avance des Russes, d'ailleurs presque aussi épuisés. Murat, avant de laisser le commandement à Eugène de Beauharnais, répartit ce qui reste des troupes dans leurs quartiers d'hiver. Un ordre du 31 décembre 1812 fixe les différents cantonnements :
Garde impériale et état-major à Königsberg 1er corps à Toruń 2e corps à Marienburg 3e corps à Elbing 4e corps à Marienwerder 5e corps polonais à Varsovie 6e corps bavarois à Płock 7e corps saxon en transit entre Białystok et Varsovie 9e corps à Danzig Le corps autrichien est à Ostrołęka. Les restes du 8e corps regagnent la Westphalie. Le 10e corps est à Tilsit, se retirant vers Königsberg : à la suite de la défection d'Yorck, seule la division Grandjean et quelques bataillons restent sous commandement français.
Le 7e corps saxon, réduit à 4 000 ou 5 000 hommes, est épuisé par la retraite et par un dernier combat près de Kalisz le 13 février 1813 ; l'infanterie se dirige vers Torgau sur l'Elbe où elle est mise au repos avec quelques milliers de nouvelles recrues de l'armée saxonne, tandis que la cavalerie, séparée pendant la bataille, se replie en Galicie autrichienne, puis en Bohême où elle restera jusqu'en mai 1813.
Bonjour à toutes et tous,
RépondreSupprimerje vous présente…
Napoléon Bonaparte Carré Retraite de RUSSIE*
Les dangers sur le chemin du retour
RépondreSupprimerLe Général Hiver
Cette relâche de la Grande Armée associée au froid environnant provoque des désastres. En effet, le froid et tout ce qu'il entraîne constitue désormais l'ennemi majeur de l'armée de Napoléon dans son retour vers la France.
Le simple verglas suffit à tuer les chevaux: une fois à terre, il ne leur est plus possible de se relever et de continuer.
De même, les hommes ne prennent pas la peine de faire fondre la neige afin d'abreuver leurs montures ; trop préoccupés par le froid, ils ne pensent qu'à se réchauffer.
Les membres engourdis, n'éprouvant pas la sensation de chaleur des feux de camps, ils s'approchent trop près de ceux-ci au point que certains meurent brûlés.
La politique de la terre brûlée
RépondreSupprimerTout au long de la Campagne de Russie, les Russes en reculant face à l'armée de Napoléon ont appliqué la politique de la terre brûlée, détruisant sur leur chemin vivres et récoltes avoisinantes.
Le 24 octobre, Koutouzov coupe la route du Sud à la Grande armée, à Maloïaroslavets : elle est forcée de prendre pour la retraite la même voie qu'à l'aller. Elle se trouve vite confrontée au manque de vivres. Des stocks amassés par l'armée sont pris d'assaut par les hommes indisciplinés et affamés, entraînant un gaspillage des ressources alimentaires.
Les chevaux servent aussi de nourriture aux hommes, des groupes d'hommes se forment autour des chevaux le long de la marche, ces chevaux portent les équipements et les provisions jusqu'à leur mort où ils sont dépecés et mangés sur-le-champ, certains hommes tuant même leurs montures dès l'instant où celles-ci commencent à chanceler.
Des cas cannibalisme
RépondreSupprimerPoussés par le manque de nourriture et le grand froid, des soldats furent amenés à manger la chair d'autres soldats.
Le harcèlement russe[modifier | modifier le code]
RépondreSupprimerS'ajoute à cela la peur des attaques russes ; elles font peser une menace sur les retardataires, les hommes de la Grande Armée égarés étant pris pour cibles et faits prisonniers.
La Bérézina
RépondreSupprimerLe 25 novembre, Napoléon à la tête de 50 000 hommes arrive face à la Bérézina. La Grande Armée est alors en mauvaise posture ; les Russes tiennent le seul pont de la région ; la rivière n'étant pas gelée, l'armée de Napoléon commence à être encerclée par trois corps d'armée ennemis. Napoléon, malgré la mauvaise posture dans laquelle il se trouve, reste confiant et refuse de se laisser abattre ; il envoie un détachement d'hommes vers l'aval de la rivière afin d'éloigner l'armée russe d'un endroit favorable à la traversée situé en amont de sa position. Les pontonniers de Napoléon se mettent à l'ouvrage, deux ponts sont rapidement construits, le premier long de 100 mètres et large de 4 est destiné au passage de l'armée, le second plus court et plus solide étant dédié au passage des voitures et marchandises.
La traversée commence le 26 et se poursuit malgré quelques difficultés (quelques réparations sur les ponts et quelques assauts des Russes à repousser) jusqu'au 28 novembre. Le 28 commence une bataille d'artillerie : les obus russes font de nombreuses victimes parmi les soldats à la traîne rassemblés contre les ponts pour la traversée. Les ponts sont détruits par le général Éblé et les pontonniers le 29 novembre, laissant une dizaine de milliers de retardataires aux mains des Russes, dont les soldats de la division Partouneaux.
RépondreSupprimerUne défaite stratégique
RépondreSupprimerLe passage de la Bérézina est un succès pour la Grande Armée, qui échappe à l'anéantissement : Napoléon lui-même échappe à la capture. Soucieux de rétablir son prestige, inquiet de la conspiration du général Malet, l'empereur quitte Smorgoni le 5 décembre pour revenir en France, en voiture puis en traîneau. Il a confié le commandement à son beau-frère, le maréchal Murat. Le départ de Napoléon produit un effet déplorable sur la plupart des soldats.
Les débris de la Grande Armée arrivent le 9 décembre à Vilnius, mais ils ne pourront y trouver des quartiers d'hiver. L'approche des cosaques les oblige à repartir, et ils franchissent le Niémen le 13 décembre, sous la protection du maréchal Ney. Arrivé à son tour à Vilnius, le tsar Alexandre proclame une amnistie générale pour les Lituaniens et les Polonais.
RépondreSupprimerQuelques jours plus tard, en signant la convention de Tauroggen avec le général prussien Yorck, la Russie entame la dislocation du système napoléonien : le but de guerre de Napoléon avait été précisément de faire rentrer la Russie dans son système.
RépondreSupprimerQuartiers d'hiver[modifier | modifier le code]
RépondreSupprimerLes restes de la Grande Armée à Vilnius, toile de Georg Wilhelm Timm (1820–1895).
Parmi les survivants, beaucoup sont mutilés ou trop affaiblis pour porter les armes ; il ne reste qu'une légère ligne de défense pour faire face à l'avance des Russes, d'ailleurs presque aussi épuisés. Murat, avant de laisser le commandement à Eugène de Beauharnais, répartit ce qui reste des troupes dans leurs quartiers d'hiver. Un ordre du 31 décembre 1812 fixe les différents cantonnements :
Garde impériale et état-major à Königsberg
1er corps à Toruń
2e corps à Marienburg
3e corps à Elbing
4e corps à Marienwerder
5e corps polonais à Varsovie
6e corps bavarois à Płock
7e corps saxon en transit entre Białystok et Varsovie
9e corps à Danzig
Le corps autrichien est à Ostrołęka. Les restes du 8e corps regagnent la Westphalie. Le 10e corps est à Tilsit, se retirant vers Königsberg : à la suite de la défection d'Yorck, seule la division Grandjean et quelques bataillons restent sous commandement français.
Le 7e corps saxon, réduit à 4 000 ou 5 000 hommes, est épuisé par la retraite et par un dernier combat près de Kalisz le 13 février 1813 ; l'infanterie se dirige vers Torgau sur l'Elbe où elle est mise au repos avec quelques milliers de nouvelles recrues de l'armée saxonne, tandis que la cavalerie, séparée pendant la bataille, se replie en Galicie autrichienne, puis en Bohême où elle restera jusqu'en mai 1813.